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La loi du 23 avril 1941 portant organisation générale des services de police en France crée une Police d'Etat qui s'appellera la Police Nationale. |
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A la Sûreté Nationale l'arme se portait à gauche et le baudrier est conservé ; ce sera de même pour la Police Nationale de Vichy. |
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L'occupation Allemande et l'absence de Démocratie sous le régime de Pétain permettent au régime de Vichy de proclamer des lois sans l'assentiment du parlement qui, s'il n'est pas dissous, ne sera jamais réunis pour consultation de 1940 à 1944. Cette loi portant sur l'Etatisation de la Police serait en fait un projet provenant du syndicat des Commissaires du temps des années 20-30. |
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Cette réforme va aller dans le sens de l'occupant puisque plus tard les accords Bousquet-Oberg en 1942 vont permettre aux autorités Allemandes de se décharger de nombreuses tâches répressives. |
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Les régimes autoritaires donnent de l'importance à la Police, qui devient le bras armé de l'Etat. D'autant que les clauses de l'armistice privait Pétain d'une véritable armée alors qu'il voulait mettre en marche la Révolution Nationale. Pétain voulait surtout affirmer son autonomie et sa souveraineté même en zone occupée, le prix à payer, faire à la place de l'occupant les objectifs des nazis. Pour cela il utilisera la Police qui sera une pièce essentielle dans cette stratégie. |
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Dès 1940, le premier ministre de l'Interieur du Régime de Vichy et le nouveau Directeur de la Sûreté Nationale vont épurer la hiérarchie et poser les bases d'un recrutement et de formation. Ils prévoient la création d'une force civile, les Groupes Mobiles de Réserve (GMR). Les villes de plus de 10.000 habitants perdent leur Police Municipale (sauf Paris), elle est remplacée par une Police d'Etat ; elle dépend des Préfets de régions et des intendants de régions. |
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Cette unification des polices s'accompagnait d'avantages matériels et salaires, indéminités, rénovation des locaux visant à attirer des recrues de qualités et accroître le prestige d'un "corps d'élite" dont Vichy entendait en faire un pilier du redressement nationale. La loi du 17 juillet 1940 et le décret d'application du 21 septembre 1942 permettent de révoquer immédiatement ceux qui ne donneraient pas entière satisfaction dans l'accomplissement de leurs missions, même sans motif légitime ou objectif. |
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Le nouveau recrutement permettrait de se débarrasser des éléments qui ne correspondent plus à l'idéologie de Vichy. Mais l'impopularité des missions confiées, les exigences de mutation, les salaires trop bas ne permettent pas un recrutement espéré. Peu de candidats et beaucoup de démissions. Lorsque le STO est mis en place et les policiers en étant exemptés, on peut penser que certains jeunes rentrent dans la police pour y échapper ; et les mouvements de résistance de la police en profite également pour faire recruter des jeunes gens qui servent la cause lorsque cela est nécessaire. |
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Bouton de tenue de la Police de Vichy (1941-1944) |
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Après la chute du Régime de Vichy et la France étant libérée de son occupant, il aurait été logique que toutes les lois promulguées par ce régime de dictature dussent être caduques. Pourtant à la libération la "Police Nationale" redevient la "Sûreté Nationale", on dissout les éléments les plus compromettants comme les intendants, mais l'Etatisation des Polices Municipales reste. De même la Vème République fera ce que le Régime de Vichy n'avait osé faire, elle intégrera en 1966 la Préfecture de Police et créera une nouvelle Police Nationale à vocation Républicaine qui est celle que l'on connaît aujourd'hui. |
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Résumé d'après un article de Jean-Marc Berlière | |
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